Tant attendue dans son format d'avant-guerre épidémique, voici venue LA semaine de la mode, dit "Paris Fashion week" : nous sommes venus, nous l'avons vu et elle nous a convaincu.
Même s'il est vrai qu'en juillet dernier quelques défilés avaient eu lieu pour la Haute Couture, la très grande majorité des collections étaient présentées en version digitale, sans invités et sans les podiums des photographes (et nous, enfin moi, c'est ce qui nous intéresse 😁).
Les Maisons ayant pris goût de présenter leurs collections à un moindre coût, quelques-uns
avaient exprimé leurs inquiétudes quant au non-retour définitif de cette effervescence où les défilés s'enchaînent les uns après les autres usant nos petits petons et nos neurones en manque de sommeil.
Souvenez-vous, je vous en ai parlé ici : Il neige des fleurs et des pierres précieuses
Quand on voit l'engouement du public s'entassant devant les portes d'entrées espérant pouvoir y entrer, (sachant ne pas y arriver, mais "au moins une célébrité on pourra voir passer, voire filmer"), je pense qu'on peut d'ores et déjà commencer à préparer son cocktail de vitamines et la cure de sommeil pour la prochaine en Janvier 2022.
C'était presque comme dans la vie d'avant : les invités venus des continents lointains ont pu occuper les Front Row (les premiers rangs, réservés pour les plus VIP) et faire le bonheur de la presse (le nôtre aussi, du coup, hein ?)
Quelques unes de mes photos pour Abaca Press publiées dans la presse
Si vous voulez (re)vivre cette semaine en accéléré et animée, 12:20 minutes à travers mes stories Instagram compilées, c'est ici, comme si vous étiez, qualité d'image en moins 🙁 la prochaine fois, on pensera plutôt YouTube qu'Instagram !
Hop ! Un plongeon dans l'ambiance :
Je vous présente mes coups de coeur des défilés que j'ai eu l'immense joie (on s'en doute, hein ?) de couvrir pour Abaca Press, l'une des agences photos francaises majeure, qui diffuse dans la presse papier et digitale à travers le monde, qui lutte dans cette concurence sans merci en employant des salariées français, paye ses cotisations en France et fait travailler des photographes locaux (je pose ça là ... )
De surcroit, des photographes femmes (un autre point sur lequel nous échangions avec Loic Prigent, qui était surpris de constater que j'étais la seule femme sur le podium du runway. Parfois, on arrive à 3 femmes sur 40 hommes. On en ri ? Non, pas très envie, j'en ai déjà parlé ici dans une Lettre ouverte à la Presse et les choses n'ont pas évolué d'un centimètre en 2 ans (et je n'ai jamais reçu la réponse à ma lettre, au passage. Cela dit, j'ai grand espoir en Eugénie Trochu, nouvelle Head of Editorial Content de Vogue Paris, pour faire bouger les choses. Cette jeune femme a l'air de vivre dans la vraie vie et je suis sa grande fan !! J'avoue 😁 (On peut dire quand on aime aussi).
Et quand on aime, c'est par ici :
Pour ouvrir le Bal des défilés, le premier jour de la Fashion week, du noir intense et du rose trans chez Weinsanto, ce jeune couturier créatif et théâtral, à la signature si particulière, (que j'ai eu le plaisir de photographier dans son showroom quelques mois auparavant, fin de l'auto-congratulation) qui a fait ses armes chez Jean-Paul Gaultier (entre-autres) et qui nous emmène dans ses délires retro-futuristes aux allures du Cabaret où on n'y passera bien plus du temps que celui d'un défilé, si bien orchestré. Ses collections portent les noms des "Courtisannes", "Call me Nina" (heu, non, Victor, c'est Call me J), "Connes-sur-Mer" (toute une image!), Victor Weinsanto, retenez ce nom, il reviendra souvent :)
Des couleurs pop et ludiques chez Dior, pétillent d'émois, scénarisées par Anna Paparatti, figure emblématique de l’art italien et qui a rempli l'espace avec le collage de ses peintures des années sixties, à la géométrie spatiale, expérimentale, célèbrant le jeu tel un lieu de réflexion interrogeant les règles de l’art et de la vie.
(ma photo ci-dessus parue dans Vanity Fair)
La Maison Saint Laurent après le retrait du calendrier officiel depuis plusieurs saisons, fait son retour très attendu, avec les collections d'Anthony Vaccarello, qui a fait défiler au pied la Tour Eiffel, sur les sol arrosé par l'énorme mur de lumières et de pluie, les silhouettes longilignes, aux lèvres écarlates, à l'opulence des bijoux et talons vertigineux – dans l'audace du glamour subversif, qui m'ont rappelé mon early adolescence dans les années 80. Cette féminité exacerbée, inspirée de Paloma Picasso à la liberté affirmée, sonne comme une revendication et le message qu'on a plaisir à lire.
Coperni, vous connaissez ?
Coperni est une marque parisienne de prêt-à-porter et d'accessoires imaginée par Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant, créée en 2013 et qui a gagné quelques prix prestigieux de ses pairs, comme le Prix LVMH en 2015.
Le défilé Coperni nous a fait sortir de la ceinture serrée parisienne autour de la Cité pour nous approcher des cités de la Porte de la Villette pour faire défiler les super models comme Gigi Hadid dans un hangar de champs de chanvre et aux chants d'oiseaux. I loved it !!! Même au saut du lit (à 10h le défilé)
Ester Manas m'a fait lever tôt, super tôt ... Les défilés commençant avant 14h alors qu'on a passé la nuit à éditer les photos de la veille, ça devrait être interdit 😄. Ok, on a compris, je ne suis pas du matin. Mais Ester Manas & Balthazar Delepierre, créateurs de la maison, m'ont fait ouvrir l'oeil intéressé par ce slogan proclamé haut et fort : "Dress different". Et moi, un défilé 100% inclusif, ça me parle !
S'ouvrent enfin les portes pour les futurs shootings avec des vêtement au-dessus du 12 ans garçon (alors que prévus pour femme), pour tous nos éditos mode (j'ai horreur d'affamer mes mannequins, moi-même aimant beaucoup une belle assiette). Des vêtements qui s'adaptent à toutes les morphologies, j'ai soudainement une chance de rentrer dans une robe de créateur ! Happy me
Pour la petite histoire, Ester Manas a été finaliste du Festival International de la Mode d'Hyères 2018. Il y en a deux qui suivent....
Souvenez-vous, j'y étais à l'édition 35, l'année dernière (je vous en ai parlé ici. Joie d'y revenir pour l'édition 36 qui se déroulera du 14 au 17 octobre, c'est après-demain, j'y vais, j'y cours.
Ce qui nous emmène en parlant du défilé 100% inclusif directement à celui de l'Oréal
Vous qui me suivez, savez à quel point j'avais adoré leur show en 2019 sur la Seine, l'article que j'avais écrit à l'époque avait fait le tour de la planète, je vous le remets ici : Parce que je le vaux bien
Mais quel lien avec le défilé d'Ester Manas ? D'abord parce que sur le podium, défile une mannequin grande taille, habillée de la création d'Ester (assisse elle-même au premier rang).
Ensuite parce que dans le genre inclusif, celui de l’Oréal l’est à 100 pour cent aussi.
Certains trouvent cette « nouvelle vague d'inclusion» démagos, mais on les laissera se faner sur place, là où ils grognent seuls et tristes, dans leur barbe mal taillée. Vive le côté démagos qui représente toutes les femmes indépendantes et charismatiques, quelle que soit leur condition physique, l'âge ou la couleur de peau.
J'ai adoré la prestation d'Yseult (que j'ai eu l'immense plaisir de découvrir au Festival d'Hyères l'année dernière - décidément) lauréate de la catégorie "révélation féminine" aux Victoires de la Musique 2021.
Voici encore une image pour faire rager l'aigri qui tremble pour ses acquis : j'ai adoré cet instant où la mannequin peine à marcher avec ses talons hauts et manque de tomber, faisant trembler les miroirs de nos focales d'effrois, et Delphine Viguier, l'Oréal Paris Global Brand President, bondi de sa chaise pour venir les récupérer, comme pour dire "go girl, je suis avec toi, enlève ces échasses et libère-toi" !
J'en ai eu le vibrato dans la voix, le coeur qui palpite dans ce mouvement : libéréeeeee, délivréeeee.
Leading by exemple, c'est exactement comme ça.
Merci Madame !
Voici le Stand Up Against Street Harassement en pleine voix.
Et puisque l'émotion est Reine, je vais terminer ce long article qui se voulait court (mais ne sait pas faire) ((pas sur que vous soyez nombreux à arriver jusque là)) par une soirée haute en couleurs, aux honneurs tout en retenue, aux mots d'amours cousues sur les tissus et tuiles, brodés pour le Roi, celui qui nous a été enlevé bien trop tôt, le couturier Alber Elbaz.
45 créateurs de mode* du monde entier se sont réunis sur le parvis du Carreau du Temple pour rendre homage en créant une silhouette en honneur d'Alber, disparu en avril dernier à 59 ans des suites du Covid 19. Très aimé pour son talent, humour et gentillesse par l’industrie de la mode, son décès avait provoqué une forte émotion.
"Love brings Love", le nom de la soirée ne pouvait pas mieux porter son nom, se terminant sous une pluie de confettis en forme de coeur, pour lui qui en avait tant, quel témoignage de l'immense respect pour un créateur incomparable.
Mais ne vous y méprenez pas, même si les larmes se sont essuyé discrètes, le rire, la fête et le Champagne étaient là ; comment ne pas rendre vraiment hommage à cet homme riant, festif et joyeux sans cela ? Ce n'est pas tous les jours que Jana a l'occasion de danser avec Rick Owens.
Pour voir ce défilé absolument exceptionnel, qui a réuni les plus grands talents de la mode d'aujourd'hui, au sens large, n'hésitez pas à aller sur le site de AZ Factory , bien plus que mes mots, ou mes story, vous verrez les merveilles crées par les meilleurs esprits créatifs contemporains, et aussi les 26 allures de la Maison qui poursuit l'oeuvre d'Alber.
*créations de :
ALAÏA – Pieter Mulier
ALEXANDER MCQUEEN – Sarah Burton
BALENCIAGA – Demna Gvasalia
BALMAIN – Olivier Rousteing
BOTTEGA VENETA – Daniel Lee
BURBERRY – Riccardo Tisci
CASABLANCA – Charaf Tajer
CHLOE – Gabriela Hearst
CHRISTIAN DIOR – Maria Grazia Chiuri
CHRISTOPHER JOHN ROGERS – Christopher John Rogers
COMME DES GARÇONS – Rei Kawakubo
DRIES VAN NOTEN – Dries Van Noten
FENDI – Kim Jones
GIAMBATTISTA VALLI – Giambattista Valli
GIORGIO ARMANI – Giorgio Armani
GIVENCHY – Matthew M. Williams
GUCCI – Alessandro Michele
GUO PEI – Guo Pei
HERMES – Nadège Vanhée-Cybulski
IRIS VAN HERPEN in collaboration with ADOBE – Iris Van Herpen
JEAN PAUL GAULTIER – Jean Paul Gaultier
LANVIN – Bruno Sialelli
LOEWE – Jonathan Anderson
LOUIS VUITTON – Nicolas Ghesquière
OFF-WHITE – Virgil Abloh
RAF SIMONS – Raf Simons
RALPH LAUREN – Ralph Lauren
RICK OWENS – Rick Owens
ROSIE ASSOULIN – Rosie Assoulin
SACAI – Chitose Abe
SAINT LAURENT – Anthony Vaccarello
SCHIAPARELLI – Daniel Roseberry
SIMONE ROCHA – Simone Rocha
STELLA MCCARTNEY – Stella McCartney
THEBE MAGUGU – Thebe Magugu
THOM BROWNE – Thom Browne
TOMO KOIZUMI – Tomo Koizumi
VALENTINO – Pierpaolo Piccioli
VERSACE – Donatella Versace
VETEMENTS – Guram Gvasalia
VIKTOR & ROLF – Viktor Horsting & Rolf Snoeren
VIVIENNE WESTWOOD – Vivienne Westwood & Andreas Kronthaler
WALES BONNER – Grace Wales Bonner
Y/PROJECT – Glenn Martens
Nota Bene :
Nous sommes entre gens de bonne compagnie, merci de contacter Abaca Press pour avoir les visuels ci-présents et/bien plus beaucoup plus de supplémentaires
Merci pour votre soutien à la création artistique française
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